Noyer
Arbre abattue en Haute Marne / USA
"Faire une sieste sous un noyer, vous n'y pensez pas ! Se réveiller avec un mal de tête ou une pneumonie, très peu pour moi.." Selon une croyance encore commune, les noyers pourraient indisposer toute personne restant longtemps près de l'arbre. Il est vrai que toutes les parties du noyer contiennent une substance chimique toxique : le juglon, qui empêche certains végétaux de se développer à sa proximité. Cette substance est essentiellement présente dans les noyers noirs et les noyers cendrés et elle reste infime chez les noyers communs. D'autre part, les émanations de juglon émises directement par l'arbre ne sont pas nocives pour l'homme.
Venons-en à la deuxième accusée : l'ombre du noyer sous laquelle la tradition déconseille de faire la sieste. Tout paysan trempé de sueur après avoir travaillé risquait, à raison, de prendre froid par l'écart de température offert par l'ombre fraîche procurée par le feuillage touffu de l'arbre. Pour ne pas attraper de fièvre, de pneumonie ou de pleurésie, les Français ayant sommeillé sous un noyer lui jetait une pierre ou brisait une de ses branches avant de s'en aller.
On sait que les noix servaient autrefois aux jeux des enfants. A Rome, les jeunes époux, le jour de leur mariage, jetaient des noix au peuple pour annoncer que dès ce jour, ils devenaient sérieux et renonçaient aux jeux de l'enfance. Cette coutume existe encore dans plusieurs contrées du Midi, où l'épousée jette aux spectateurs des noix et des amandes.
Il convient de faire une distinction entre les noix et le Noyer; la noix est le plus souvent considérée comme propice, favorable aux mariages, à la génération, et en général symbole d'abondance; le Noyer, au contraire, est craint comme un arbre sinistre, hanté avec prédilection par les sorcières.
Dans la tradition grecque, le noyer est lié au don de prophétie. Un culte était rendu à Artémis, qui fut aimée de Dionysos, douée de clairvoyance et changée en noyer, aux fruits féconds.
Quelques glossaires irlandais traduisent le nom d'Eithne, allégorie féminine de l'Irlande, par noix. L'étymologie est purement analogique sans valeur linguistique, mais elle fait penser à une conception analogue à celle de l’œuf cosmique ; l'Irlande est en effet un macrocosme en réduction.
Gageant que ce symbole d'union protégerait leurs amours, les Picards du XIXe siècle plantaient un noyer l'année de leurs noces. Les Anglais souffrant d'affection partageaient quant à eux une noix avec l'être convoité pour obtenir son amour.
Vers le milieu du XIX e siècle, une singulière pratique avait lieu à Gaillac, dans le Tarn : lorsque les mariés étaient agenouillés au pied de l'autel, les assistants faisaient pleuvoir sur leur dos une grêle de noix. Le premier qui se retournerait vers les agresseurs serait le plus jaloux dans le ménage.
Dans l'Aubrac, pour que les Noyers aient une abondante récolte, on les secouait le Jeudi saint, au moment où les cloches sont sur le point de partir pour Rome.
En Flandre, le 29 septembre, à la Saint-Michel, les filles demandaient aux noix les augures pour leur mariage. On mêlait des noix évidées, mais soigneusement refermées, avec des noix pleines ; fermant les yeux, les jeunes filles en prenaient une au hasard. Celle qui en prenait une pleine ne tarderait pas à convoler, car c'est saint Michel qui donne les bons maris.
Plusieurs traditions d'Europe s'accordent à dire que les noyers attirent souvent des êtres malfaisants. C'est particulièrement vrai à Benvento où les Janara, sorcières napolitaines, se réunissaient aux XIIe et XIIIe siècles près d'un noyer poussant aux portes de la ville pour y mener leur sabbat. Au cours de leur assemblée nocturne, ces maléfiques frappaient la peau d'un vieux bouc fixé aux branches de l'arbre tout en psalmodiant des formules magiques inintelligibles pour le commun des mortels.
A Madonna di Campiglio, dans le Trentin, quand des brouillards blanchâtres drapent les branches des Noyers au lever du jour, on dit que les sorcières sont venues y accrocher leurs culottes pour se rendre à l’orgie du Grand Bouc.
Certaines légendes supposent que ce grand arbre n'est jamais touché par la foudre.
Le Noyer est symbole de l'intelligence. Il harmonise les humeurs changeantes, donne force et volonté. Il symbolise la mémoire du temps, il est celui qui conserve ce qui a été et donc gardien de la tradition.
Le noyer préfère la chaleur et le soleil à l’ombre. Il est l’arbre qui détient le savoir ancestral car le temps n’a pas de prise sur lui et qu’il plonge en pleine terre les racines de l’histoire. Il voit passer les Celtes et conserve la parole des dieux qui le féconde.
Retrouvez les produits disponibles : ici